Charles Landelle (1821-1908) ne fut pas un peintre de renom, comme l’ont été Delacroix ou Delaroche, mais ce fut néanmoins un peintre de talent. Reconnu par la critique et par les Salons du 19ème siècle, il réussira à faire de son nom une valeur sûre de l’histoire de l’art.
Charles Zacharie Landelle est né en 1821 à Laval. Il sera l’élève de Paul Delaroche puis plus tard du talentueux Ary Scheffer qui reste le pionnier du romantisme français. Dès lors, il choisit de ne pas choisir la voie du romantisme et décidera de peindre des peintures religieuses qui auront un joli succès. Reconnu dans les années 1848 par la critique, il débutera une carrière de peintre officiel puisque Napoléon III lui commandera plusieurs toiles dès 1852. Devenu le portraitiste de la haute société bourgeoise du 19ème siècle, il recevra le prestigieux titre de La Légion d’Honneur qui fait office de reconnaissance de l’État.
Sa carrière prendra un tournant dès 1866 avec un voyage au Maroc où il se passionnera pour la couleur chaude, et ce seront les premiers prémices de l’orientalisme dans son œuvre. Devenu le peintre des Fellah, car il les représente dans leur volupté au grand jour, il fera toute une série de 23 portraits que l’Empereur achètera pour sa collection personnelle.
En 1875, ce sera au tour de l’Égypte d’avoir droit à sa curiosité. Il sera fasciné par son histoire et la légende de Cléopâtre, et pour ce voyage, il sera accompagné d’un ami fidèle et fin connaisseur du pays, Auguste Mariette. Cinq ans plus tard, il retourne au Maghreb pour ce qui restera son dernier voyage vers l’orient. Il visitera l’Algérie, allant d’Alger jusqu’à Biskra où il fera la connaissance des femmes berbères qui auront une influence considérable sur son inspiration.
Il meurt en 1908 au terme d’une carrière quelque peu discrète par rapport à celles des autres orientalistes ou peintres officiels, mais en ayant eu l’honneur et le privilège d’être membre éminent de La Société des peintres Orientalistes français. Son coté pompier, il l’assumera tout comme Jean-Léon Gérôme, mais c’est là que son style se démarque, faire des portraits un instant vivant…
Sofia Azzouz Ben Mansour