Iouri Chevtchouk, une voix dans la nuit russe

Depuis la mort de Vladimir Vyssotski en 1980, Chevtchouk est sans doute l’un des plus célèbres chanteurs russes. Ce poète, guitariste et chanteur de rock russe, a donné le 25 mars 2024, avec son groupe, un concert au Casino de Paris. La salle de quelque 2.000 places était bondée. Le concert dura sans interruption deux heures et demie devant un public enthousiaste, bien entendu russophone, en majorité jeune. Les spectateurs, rompus aux us et coutumes des grands concerts de ce type, où l’on accompagne de la voix les textes des chansons, où l’on s’agite en cadence en brandissant son portable, acclamèrent Chevtchouk et son orchestre.

Qui est Iouri Chevtchouk ? L’histoire de sa vie mérite d’être racontée. Il est né en 1957 d’un père ukrainien et d’une mère tatare dans une région lointaine à la réputation sinistre, celle de Magadan, où se trouvaient de nombreux camps du Goulag. Il est donc « Né en URSS », comme le revendique clairement un de ses albums, paru en 1997. Son identité de « Soviétique ordinaire » est confirmée par le destin de son grand-père ukrainien victime de la dékoulakisation et déporté de la région de Khmelnitski (Ukraine) vers la Kolyma. Son arrière-grand-père maternel tatare, quant à lui, était mollah et fut fusillé en 1937.

Ses parents s’installèrent en 1970 à Oufa et c’est là que se passa l’adolescence du jeune homme qui fit des études d’arts plastiques et de musique. C’est également en Bachkirie que Chevtchouk exerça son premier métier de professeur d’art dans une école de village. Comme tous les jeunes gens soviétiques de son âge, il s’intéresse  (évidemment avec un retard certain) aux fruits occidentaux largement défendus en Union soviétique, c’est-à-dire à la culture de masse occidentale, au mouvement hippie notamment. Chevtchouk a raconté lui-même1 qu’il aimait porter un tee-shirt sur lequel il avait dessiné un crucifix accompagné de la légende suivante : « Jésus était un hippie ».

1982-2022, un parcours de quarante ans

Leonid Brejnev

Cela fait 40 ans qu’il chante et se produit devant un public de plus en plus enthousiaste.  Ces quarante ans de carrière musicale permettent de retracer l’histoire du pays et des bouleversements qui s’y sont produits. Sa biographie, celle d’un artiste, rebelle et donc réfractaire à la propagande, fait mesurer les changements survenus dans le pays, et les titres de ses chansons sur ses nombreux albums retracent parfaitement l’évolution du régime.

La fin de l’époque brejnévienne

Le totalitarisme soviétique était devenu sous Brejnev « végétarien », suivant la belle formule de la  poétesse Anna Akhmatova. A l’instar de ses aînés, les bardes soviétiques bien connus, tels que Galitch, Okoudjava ou bien Vladimir Vyssotski, dont il imite de toute évidence le style, Chevtchouk compose lui-même les textes de ses chansons. Lui aussi fréquente les dissidents, critique les autorités, donne de nombreux concerts dans des appartements privés, des instituts de recherche, des universités, lit des livres interdits, tel que le « Docteur Jivago ».

Dès 1980, onze ans avant l’effondrement de l’URSS, se forme son groupe de musique rock, qui va se produire en province dans différentes maisons de la culture, des restaurants, des foyers d’étudiants, des instituts, des universités. Son répertoire musical oscille entre rock-and-roll, hard-rock, rhythm and blues. Еn 1982, à l’occasion d’un concours lancé par le journal Komsomolskaïa pravda, le groupe, dont Chevtchouk est le fondateur, acteur, compositeur et musicien principal, prend officiellement le nom « toxique » de DDT2, marque de fabrique parfaitement assumée depuis.

Sa première chanson devenue très populaire, intitulée « Ne tire pas », composée en 1980, valut au groupe un premier prix. Elle mérite d’être remarquée car elle s’inscrit dans le répertoire antimilitariste et pacifiste que l’on retrouve dans tous les concerts qu’a donnés et donne encore le groupe DDT. Chevtchouk  avait composé ces paroles en 1980, à Oufa3. Les premiers cercueils de militaires tués en Afghanistan avaient été rapatriés par un de ses camarades qui revenait de la guerre d’Afghanistan4, et lui avait longuement parlé de ce qu’il se passait là-bas.

Les années 1990

Les années 1990, de triste mémoire pour de très nombreux Soviétiques, resteront dans l’histoire comme « les années terribles ». Elles représentèrent pourtant, pour les élites littéraires, artistiques et culturelles du pays un formidable appel d’air. A l’été 1990, en effet, l’abolition de la censure change totalement la donne dans le pays. C’est ce que laisse entendre le titre du premier album du groupe DDT « Le dégel » 5, en 1990.  Le changement de paradigme qui intervient fin 1991 avec l’effondrement de l’URSS est un événement politique majeur. Tous ces bouleversements concernent Chevtchouk de très près. Il réagit, écrit, s’exprime, fait connaître ses désaccords, se montre très critique vis-à-vis du pouvoir. En 1991 sa chanson « Pressentiment de la guerre civile » est prémonitoire de ce qui risquait de se produire plus tard.

Le thème de la guerre

Ce thème est récurrent tout au long des quarante ans de l’existence du groupe. On se souvient de la chanson « Ne tire pas », qui lui valut dès mai 1982, lors d’un premier concert à  Oufa dans un institut du pétrole, une mise en garde sérieuse des autorités. Il fut pendant un certain temps interdit de spectacle. Dans une interview donnée à Ekaterina Gordeeva en 2022, après le début de la guerre en Ukraine, Chevtchouk racontera, presque amusé, que pareille mésaventure lui est arrivée exactement quarante ans plus tard, le 18 mai 20226, toujours dans la même ville d’Oufa, capitale du Bachkortostan, à l’occasion du trentième anniversaire de cette république de la Fédération de Russie, autrefois appelée Bachkirie. Iouri Chevtchouk a longtemps habité dans cette ville, et il est un peu considéré comme l’enfant du pays. Dans la plus grande salle omnisports de la ville, Oufa-Arena, d’une capacité de 8.400 places, qui peut servir de patinoire de hockey, de salle de basket-ball ou de salle de concert, le public fit un triomphe au groupe DDT.

Chevtchouk s’adressa à la foule comme à ses compatriotes, plus exactement ses « pays ». Il évoqua la première guerre de Tchétchénie, sous la présidence de Boris Eltsine, de 1994 à 1996, qu’il a connue lui-même de près. On y tuait comme maintenant, en Ukraine, pendant que dans la capitale, et ailleurs en Russie, la vie continuait comme si de rien n’était. Chevtchouk avait donné à l’époque des concerts pour les militaires engagés dans le conflit. Cette horrible guerre lui a inspiré deux très belles chansons, l’une composée en 1994 : « Apocalypse », l’autre en 1995 : « Ville morte. Noël », dédiée à toutes les victimes de Grozny, la capitale de la Tchétchénie. Il retournera dans cette ville à l’automne 1996, après la signature des accords de paix de Khassaviourt, chanter pour la population civile.

Comme lors de son retour de Tchétchénie il y a trente ans, il est horrifié de constater que personne ne veut entendre parler de la guerre. A Oufa, le 18 mai 2022, il tente de secouer l’indolence et l’indifférence de ses compatriotes devant la guerre que mène la Russie en Ukraine depuis le 24 février 2024. Evoquant la mère patrie, autre thème récurrent dans ses chansons, il se risque à une comparaison grossière, en évoquant les « lèche-cul » qui entourent servilement le Président. Le résultat ne se fit guère attendre. Quelqu’un ayant dénoncé ses propos, il trouve devant sa loge, à l’issue du spectacle, la police qui l’attend. Il racontera avec humour la scène. Les représentants des forces spéciales dépêchés sur place sont tous très jeunes, ils semblent totalement déroutés et désemparés ; une bureaucrate insignifiante lui lit d’une voix monocorde un acte d’accusation abscons qui sera transmis au tribunal dont il dépend à Saint-Pétersbourg où il réside depuis 1985. Avant de le quitter, les jeunes policiers se font photographier avec lui.

Cet épisode fit scandale, mais curieusement n’entraîna pas de suites dramatiques. Le tribunal de Saint-Pétersbourg refusa de statuer sur son cas, en prétextant qu’il ne comprenait pas l’objet de  l’accusation portée contre Chevtchouk. La plainte fut renvoyée aux autorités d’Oufa, et finalement Iouri Chevtchouk se vit seulement infliger une amende de 50 000 roubles et intimer l’interdiction d’organiser dorénavant des concerts en Russie, exactement comme quarante ans auparavant, en 1982. Sans doute faut-il en déduire que les fonctionnaires d’Oufa, terrorisés, n’avaient pas osé transmettre à Saint-Pétersbourg les termes orduriers exacts employés par le chanteur à l’encontre du Président. Une telle mansuétude peut en effet surprendre, alors que, par ailleurs, les arrestations et les condamnations pleuvent pour des motifs aussi ridicules que l’emploi du mot guerre, ou même, pire encore, celui de paix.

Avant ce concert fatidique à Oufa en mai 2022, Chevtchouk avait tout de même donné une dizaine de concerts en Russie dans les mois qui suivirent le début de la guerre, car il sentait que tout son public était du bon côté, contre la guerre, et de ce fait, il était persuadé qu’il fallait rester ici, en Russie. La nouvelle guerre lui inspira de nouvelles chansons antimilitaristes, « Le drone » et «L’enterrement de la guerre ».

А Toula le 27 février 2022 le programme du concert avait été totalement modifié, en supprimant notamment, en raison du contexte tragique de l’époque, toute chanson gaie ou drôle. Iouri Chevtchouk avait pris le soin de s’en expliquer, souffrant lui-même de ne pas pouvoir plaisanter. Il avait commencé le spectacle par un discours très engagé, réitérant son opposition à la guerre, posant la question de la responsabilité de chacun dans le cours des événements, appelant chacun à conserver son humanité. Il reconnaissait sentir les gens nerveux, angoissés. Le 10 avril 2022, à Voronej, avec un retard de deux ans, dû à l’épidémie de Covid, Chevtchouk se prend à philosopher, comme c’est le cas de plus en plus souvent. Il évoque les cavaliers de l’apocalypse : la peste, la famine, la guerre.  

Un chanteur engagé et populaire

En l’an 2000, alors que Poutine arrivait au pouvoir, le groupe DDT célébrait son vingtième anniversaire. Comme toujours, Chevtchouk vit avec son temps et réagit à l’actualité la plus brûlante. Le naufrage du sous-marin Koursk en août 2000, funeste événement qui marque le début de la présidence de Vladimir Poutine, lui inspire une magnifique chanson, « Le capitaine Kolesnikov », du nom d’un officier sous-marinier mort dans cette catastrophe.

Les années qui suivront sont des années fastes  pour Iouri Chevtchouk, bien que le festival rock soit annulé pour le bicentenaire de la ville au printemps 2003, alors que 10 ans plus tôt, en 1993, le groupe avait chanté en plein air pour 120 000 personnes enthousiastes. En  2006, il se produit à Saint-Pétersbourg sur la place du Palais, devant l’Ermitage, avec l’orchestre symphonique. Il interprétera notamment, à cette occasion, une chanson très drôle, mais fort irrévérencieuse pour le FSB « En visite chez un général du FSB ». En 2007 il a droit aux honneurs de la chaîne de télévision «Culture» qui fête ses dix ans. Accompagné par le grand orchestre symphonique Tchaïkovski de Moscou, sous la direction de l’insubmersible Vladimir Fedosseev, il interprète en ouverture une de ses chansons culte « C’est tout… », « Это всё » – ce qui restera après moi, ce que j’emporterai avec moi.

Fidèle à ses principes, Chevtchouk participe en mars 2008 à Saint-Pétersbourg à la « Marche de ceux qui sont en désaccord » pour protester contre le trucage des élections. Il participe même au célèbre forum économique de Saint-Pétersbourg, y prend la parole pour exprimer son opposition au parti Russie unie.

Alors que la politique générale du pouvoir ne cesse de se durcir, Iouri Chevtchouk continue à faire parler de lui. Invité, au printemps 2010, le 29 mai, à une soirée de bienfaisance musicale et littéraire au Kremlin, il rencontre Vladimir Poutine, premier ministre à l’époque. Il s’empresse évidemment de l’interpeller, en se lançant dans un grand plaidoyer pour la liberté, la société civile, l’égalité de tous devant la loi. Cette rencontre avec Poutine avait défrayé la chronique, en raison de l’impertinence du chanteur, faisant allusion à des sujets qu’il serait interdit d’aborder, mais aussi de la simplicité déroutante avec laquelle il avait décliné son prénom sous sa forme diminutive : Ioura. Poutine avait en effet demandé au chanteur de se présenter, faisant semblant (d’après certains commentateurs) de ne pas savoir qui il était. L’écoute de l’enregistrement effectué lors de cette rencontre7 réserve une surprise de taille. Poutine confirme que sans liberté, il n’y a pas d’avenir pour le pays et que tout le monde doit être égal devant la loi. Rappelons que cela se passe en 2010.

La même année, au mois d’août, Chevtchouk prend fait et cause pour les manifestants qui s’inquiètent des menaces qui pèsent sur la forêt de Khimki du fait de la construction prévue d’une autoroute. Il participe à un meeting sur la place Pouchkine à Moscou, où il interprète en solo8, à la guitare, quelques chansons. Il soutiendra par la suite à plusieurs reprises Alekseï Navalny et d’autres membres de l’opposition en difficulté.

Une ode au pays

L’ensemble de ses nombreuses chansons constitue une ode à son pays. Son pays, ce  fut  d’abord l’URSS, qui représentait, rappelons-le, un sixième des terres émergées, puis la Russie, quelque peu réduite en superficie. Il a sillonné son pays, c’est-à-dire sa patrie, d’ouest en est et du nord au sud. Il revendique de plus clairement et fièrement le droit de chanter sa patrie. Ce n’est pas l’expression d’un patriotisme agressif, nationaliste et conquérant, bien au contraire.

 « Je suis en route vers ma patrie » dresse du pays un tableau très sombre. Cette mère-patrie, que d’autres qualifieraient de mégère, plaît aux Russes, malgré tous ses défauts, notamment sa complaisance vis-à-vis des salauds. Et la conclusion que le chanteur en tire est dévastatrice: « la figure du père pour nous était Dieu en personne, tandis que la patrie, c’est le diable ». Dans son tout dernier album, datant de 2023, réalisé en collaboration avec Dmitri Emelianov « Les loups au stand de tir » il implore la patrie avec cette exhortation : « Ne perds pas la raison/ patrie, ce n’est pas ta guerre /reviens à la maison !)

Il saura chanter les paysages du pays, telle que « la rivière blanche » à Oufa, sa « petite patrie », d’après l’expression soviétique, ainsi que les étendues infinies, où « l’horizon se confond avec le ciel ». Sans oublier les saisons, qui sont particulièrement marquées dans ce pays. « Le printemps russe », d’après la vidéo, très sombre, qui accompagne la chanson, ne correspond nullement à l’idée que l’on s’en fait habituellement. L’automne, saison préférée du poète Pouchkine, lui inspire même deux chansons « Qu’est-ce-que l’automne », « А l’automne dernier». Enfin, les éléments naturels, souvent déchaînés dans ce pays démesuré, tels que « Le vent », « La pluie », « La tempête de neige » sont également présents.

Il chante aussi, bien sûr, l’amour, consacrant un requiem émouvant à sa femme morte en 1992, à l’âge de 23 ans. «Les corbeaux dans le ciel » est un poème lyrique aux accents déchirants.

Notable aussi la propension de Chevtchouk à se lancer dans des considérations philosophiques, à se poser les questions récurrentes de l’existence humaine. Il évoque Platon, Socrate, Aristote, se sent idéaliste. Il se dit volontiers anarchiste, grand admirateur de Kropotkine, et surtout pacifiste. Les grandes interrogations de la philosophie, que posa en son temps Kant, ne lui sont pas indifférentes. Dans la chanson : « Où suis-je ? » il complète cette quête de réponses par une question sans doute typiquement russe: « Avec qui suis-je ? » puisque dans ce pays au contexte profondément manichéen rеsurgit continuellement l’affrontement entre deux camps, l’opposition entre le bien et le mal.

Depuis le 24 février 2022  Chevtchouk ne cesse de se poser toutes ces questions. Il en appelle à l’humanisme de ses compatriotes, les implore de ne pas se laisser gagner par la peur, les  assure qu’ils ne sont pas des esclaves, mais des otages, prisonniers de la propagande. En tant qu’artiste, il est libre et ne se plie à aucune autorité. C’est la raison pour laquelle, à la mort d’Alekseï Navalny, le 16 février 2024, il décida de dédier une de ses chansons les plus célèbres « La liberté» à celui qui avait donné sa vie pour la liberté.

Ces vieilles questions sans réponse

Deux autres questions existentielles continuent de se poser en Russie et n’ont pas trouvé à ce jour de réponse. « Que faire ? »9, et « Qui est coupable ? »10 sont les interrogations qui ont obsédé de tout temps les écrivains, penseurs, hommes politiques russes. Ce n’est pourtant pas faute de réflexion à ce sujet. Chevtchouk, lui,  propose la maxime suivante : « Fais ce que dois, advienne que pourra. » Il n’est pas le seul. Les Russes attribuent généralement cette sentence à l’empereur Marc-Aurèle, et la considèrent comme la maxime du stoïcisme. Si la première partie de ce précepte, faisant appel au sens du devoir, force l’admiration, ne peut-on émettre quelque doute sur la seconde partie, relevant peut-être du fatalisme, penchant russe bien connu.

L’espoir, qui meurt en dernier, comme l’affirme le dicton russe, c’est en fin de compte de nouveau Iouri Chevtchouk qui nous le donne avec sa chanson « Le soleil se lèvera », qu’il vient de dédier à la mémoire des victimes de l’attentat au Crocus City à Moscou.

 Véronique Jobert

Notes

Notes
1Dans une interview à la radio Echo de Moscou en 2012.
2Cette abréviation désigne, comme en français, un insecticide et polluant mortel, interdit depuis 1971 en France.
3Comme il l’a confié en 2008, dans une interview à Olga Jouravliova, journaliste de la radio Echo de Moscou.
4La guerre soviéto-afghane a duré près de 10 ans ; elle s’est terminée en février 1989 sous Gorbatchev.
5Reprenant une formule rendue célèbre par un livre de Ilya Ehrenbourg.
6C’est-à-dire après le début de la fameuse « opération militaire spéciale » le 24 février.
7https://www.youtube.com/watch?v=D7ZMeCBmoe8
8La police, craignant des débordements, n’avait pas autorisé l’installation des instruments de l’orchestre.
9Titre d’un célèbre roman de Nikolaï Tchernychevski (1867) et d’un traité politique de Lénine (1902).
10Roman d’Alexandre Herzen (1846).
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