Mardi 29 octobre, Kamala Harris faisait son dernier grand meeting, son closing statement, à Washington DC.
La ville n’a pas été choisie pour son potentiel de votes. Après tout, le District of Columbia est très largement démocrate, jeune, diplômée, ethniquement mixte, et la foule venue voir la candidate est déjà immense, ce qui montre bien qu’il n’y pas ici de réserves de voix, comme il en faudrait alors que les sondages se resserrent dangereusement. Tout le monde ici ou presque vote démocrate.
La ville a été choisie pour une raison simple, la puissance des images. Devant la Maison Blanche, face au Washington Monument et à quelques mètres du Capitole, Kamala Harris a tout fait pour construire sa stature présidentielle. C’était le parfait contexte pour cela, et les images de la candidate servent déjà à illustrer les derniers spots publicitaires qui inondent les Etats clés. Il lui faut accentuer le contraste visuel avec le trumpisme, dans une scénographie qui est le miroir du basculement fasciste de Donald Trump lors de l’attaque du Congrès, le 6 janvier 2021. Trump tenait d’ailleurs quelques heures plus tôt un grand meeting, émaillé de propos outranciers et d’une violence sans commune mesure avec ce qu’on entend en France, même au Rassemblement National.
Seule en scène, Kamala Harris a déroulé un discours simple, celui d’une candidate digne, qui sera au service de tous les américains, sans distinction. La vice-présidente est loin d’être la plus intéressante oratrice du Parti Démocrate, mais il faut reconnaitre que candidate depuis moins de 6 mois, elle s’est beaucoup améliorée et a réussi ce mardi une prestation sobre et classique.
Articulant les thèmes majeurs de sa campagne, la procureure au service des citoyens, celle qui veut défendre le droit à l’avortement et apporter un soutien économique aux classes moyennes, Kamala Harris a réjoui une foule tout acquise à sa cause.
On ne peut s’empêcher de remarquer dans cette foule la profusion de drapeaux américains et les très nombreuses casquettes « Harris-Walz », autant de signes montrant que le Parti Démocrate veut se réapproprier les symboles du patriotisme américain, que certains auparavant jugeaient un peu plouc.
Enfin, cela n’aurait pas été un rassemblement démocrate sans une contre-manifestation bon enfant pour la Palestine en fin de soirée.
Cela suffira-t-il ? Réponse mardi 5 novembre.
Tony from DC
Tony from DC est le pseudonyme d’un jeune économiste français en poste à Washington.