La victoire de Donald Trump a été totale. Que ce soit en nombre de grands électeurs (312 contre 226), en voix (plus de 76 millions contre près de 74 pour Kamala Harris), et aussi par le contrôle des deux assemblées du Congrès (Sénat et Chambre des représentants). Le résultat que tous les sondages annonçaient serré a donc déjoué tous les pronostics. S’il est exagéré de parler de raz de marée, on doit admettre que la victoire est éclatante et pour une raison simple : Trump a progressé partout.
Si l’on excepte le cas particulier des catégories aisées et blanches, la progression du vote Trump est manifeste dans toutes les autres catégories sociales et les autres groupes ethniques. De surcroît, et comme n’ont pas manqué de le faire remarquer les analystes, le vote Trump a progressé parmi les minorités, dont les latinos où le candidat républicain a fait une percée majeure chez les hommes, notamment les plus jeunes d’entre eux. De fait, toute la stratégie du Parti Démocrate qui consistait à dominer le vote des minorités s’est écroulée. Seuls les Afro-américains continuent de voter massivement pour le parti de l’âne, mais avec tout de même une inflexion pour les jeunes hommes noirs. Trump pourra s’exclamer We had everybody, and it was beautiful. Dans le même temps, les gains que Biden avait réussi à faire dans l’électorat populaire blanc ont été perdus, le Parti Républicain récupérant ses positions dans les catégories défavorisées (rurales et ouvrières).
Lorsque l’on examine la carte électorale américaine, le constat est cruel pour les démocrates. Si l’on excepte les bastions historiques progressistes et les banlieues huppées et les zones universitaires, le parti démocrate est partout minoritaire. Le parti démocrate est-il devenu le parti des riches que prophétisait Thomas Frank dans un livre qu’il faut relire aujourd’hui1 ? Ou celui des élites selon le célèbre ouvrage de Christopher Lasch2 ?
Dans tous les cas, il apparait de plus en plus comme un parti déconnecté de la réalité vécue par les gens ordinaires. Et ce sont ces gens ordinaires qui lui ont signifié qu’il devait changer et prendre en compte leurs problèmes, qui ont pour nom inflation et immigration. Les Républicains ont su habilement retourner aux démocrates le très clintonien it’s the economy stupid focalisant leur campagne sur le retour de la prospérité. Ils étaient d’autant plus crédibles, que de ce point de vue, la première présidence Trump n’a pas été catastrophique, loin de là.
Kamala Harris est passée à côté de sa campagne, n’arrivant pas à trouver un story telling capable de convaincre une majorité d’électeurs. En usant des vieilles recettes démocrates en matière électorale, elle s’est tout simplement trompée d’époque. Noirs, blancs latinos ont tous subi les effets corrosifs de l’inflation et d’une manière ou d’une autre ils sont tous aussi touchés par l’immigration illégale. S’imaginer que l’on pouvait faire disparaitre ces préoccupations par les seuls appels à la vigilance antifasciste relève soit d’une grande naïveté, soit plus grave effectivement d’une déconnection du parti de l’âne avec le monde réel. En en matière électorale ces phénomènes de déconnexion se paient cash !
A gauche, deux tendances irréconciliables
Pour autant au-delà des erreurs commises par Kamala Harris au cours de sa campagne, il faut aussi saisir un fait : Le caractère erratique de sa campagne reflétait aussi les problèmes du parti démocrate à trouver un positionnement politique clair. Tiraillé entre une aile gauche bavarde mais influente et une aile centriste majoritaire mais qui n’arrive pas à rompre avec les excès du parti et à imposer une ligne politique claire, Kamala Harris ne pouvait que naviguer à vue. De ce point de vue, elle a fait ce qu’elle a pu et on ne saurait la tenir pour la seule responsable d’une faillite collective.
Avant d’être la défaite de Kamala Harris, cette défaite a été avant tout celle du Parti Démocrate. La victoire de Biden en 2020 pourtant était annonciatrice de changements qui auraient pu transformer en profondeur le Parti Démocrate. Biden avait fait une bonne campagne et avait su renouer avec les catégories populaires. Biden parlait usines, emploi, pouvoir d’achat, protectionnisme, et ne se laissait pas enfermer dans un « sociétalisme » dont à titre personnel il n’est pas fervent. Le fait qu’il soit un catholique pratiquant ne lui aliénait pas le vote religieux. Sa foi était connue et il ne l’a jamais cachée. Mais la victoire de 2020 ne pouvait occulter un fait : la ligne politique n’avait jamais été tranchée.
La question qui se pose au Parti Démocrate est la même qui se pose aux partis de gauche en Europe : à qui s’adresse-t-il ? Comment comprendre qu’un parti qui était historiquement le porte-voix des gens relégués socialement soit devenu petit à petit le porte-parole des catégories à haut revenu et à niveau d’éducation élevé ? Le Parti Démocrate s’illusionnait en tablant que le vote ds minorités allait compenser les voix perdues dans les catégories populaires. Le recentrage opéré par les Clinton et Obama visait à sortir de ce grand écart électoral en séduisant par un discours réaliste les classes moyennes qui avaient fait le succès de Reagan. Et d’une certaine manière cette stratégie a fonctionné puisque peu à peu cette classe moyenne a migré vers le Parti Démocrate : le recentrage économique du parti, son abandon progressif des politiques liées au welfare state rooseveltien, sa conversion à un social-libéralisme assumé les ont rassurées.
Des méfaits du marketing en politique
Pour autant, le Parti Démocrate, si l’on excepte quelques parenthèses, n’a jamais su s’extraire d’une vision politique qui dépasse celle du marketing politique. Pour les Démocrates américains, le corps électoral américain est une affaire de segments qu’il faut identifier, auxquels il faut ensuite proposer des offres spécifiques. L’idée est qu’il suffit d’additionner les segments conquis pour constituer une majorité. Ce faisant, les Démocrates ont commis deux erreurs qui leur ont coûté très cher.
En premier lieu, en hyper-segmentant la société américaine, ils sont tombés dans un travers bien connu en marketing : celui de ne voir que les différences mais plus les caractéristiques communes. En second lieu, cette stratégie ne peut fonctionner que s’il y a étanchéité entre les segments, c’est-à-dire que les stratégies déployées sur un des segments n’impactent pas les autres. Or c’est loin d’être le cas, et l’impression de racolage ciblé que donnait la campagne de Kamala Harris n’a pas été sans conséquences sur le vote global.
Là où la campagne de Trump visait à nationaliser les enjeux en montrant que l’inflation et l’immigration illégale touchaient tous les Américains, quelle que soient leurs appartenances ethniques ou religieuses, les Démocrates prisonniers de leur marketing politique en étaient réduits à jouer sur la peur de l’autre et à ne parler qu’aux seuls segments. C’était parfaitement contre-productif.
De surcroît, l’extrême polarisation du vote démocrate, entre une classe moyenne aisée à niveau d’éducation élevé et des minorités où les problèmes sociaux sont parfois criants, rend difficile la construction d’une plate-forme électorale composée de propositions cohérentes entre elles. Si l’économie a sans aucun doute été le déclencheur du vote Trump, il est aussi certain que le sociétalisme des élites démocrates commence de plus en plus à entrer en conflit avec les valeurs de certaines parties de leur électorat. C’est chez les latinos protestants que la propension à voter républicain est la plus forte. De même, commence à poindre chez les afro-américains un courant conservateur qui est certes marginal aujourd’hui mais qui existe et fait parler de lui. Couplé à une thématique économique forte, l’insistance sur les valeurs traditionnelles peut rendre séduisante l’offre républicaine, ce qu’elle n’a jamais été jusque-là dans l’électorat afro-américain. Aujourd’hui, le fait que 20% des jeunes noirs américains aient voté Trump n’est pas anodin. C’est un signal que doivent prendre en compte les stratèges du Parti Démocrate.
Du point de vue programmatique, le social-libéralisme mis en œuvre par les Clinton et continué par Obama convenait parfaitement à l’électorat aisé du parti, mais pas vraiment aux autres. Les mesures de Bill Clinton contre les politiques d’assistanat ont laissé de mauvais souvenirs. Or au même moment, les Démocrates comme les autres partis progressistes durent affronter une mutation à laquelle ils n’étaient pas vraiment préparés : celle du capitalisme qui, à partir des années Reagan, va profondément se transformer et rendre les sociétés toujours plus inégalitaires. Entre les vieilles recettes du New Deal et un social-libéralisme incapable de prévenir les crises (notamment celle des subprimes), le Parti Démocrate navigue à vue sans être capable de proposer une ligne politique originale.
Dès lors, certains vont blâmer l’abandon des fondamentaux historiques du parti, à commencer par Bernie Sanders qui trouve normal que les catégories populaires aient déserté le parti puisque le parti les a abandonnées ! Pour d’autres, c’est au contraire l’incapacité de Kamala Harris à rompre avec la gauche du parti qui a provoqué sa défaite !
A défaut de programme, les stratèges du Parti Démocrate croyaient avoir trouvé la martingale électorale qui les maintiendrait au pouvoir pour l’éternité : agréger au vote des catégories aisées celui, massif, des minorités et essayer de séduire les classes moyennes. Là aussi, ce marketing politique imaginé par des spin doctors a échoué. En premier lieu parce que pour les latinos, les préoccupations économiques étaient prioritaires et reléguaient celles liées à leur communauté comme secondaires et qu’en second lieu, la classe moyenne américaine comme toutes les autres classes moyennes des pays développés, est entrée en crise et n’est pas insensible au discours sur le déclassement. Ainsi le vote démocrate a cessé de progresser dans les banlieues blanches du sud, ce qui conjugué à l’excellent score de Trump dans l’électorat latino expliquent les déconvenues démocrates en Arizona, en Géorgie et au Texas. La coalition arc en ciel n’a pas résisté à la mauvaise météo.
En matière électorale rien n’est jamais figé. Les Républicains ont infligé aux Démocrates une leçon dont ils devront vite tirer des leçons. Avec son slogan Make America great again Trump offrait une vision d’avenir aux électeurs, alors que Kamla Harris comptait sur le seul rejet de son adversaire et sur la peur qu’il pouvait susciter. Si cette insistance sur le danger autoritaire qu’incarnait Trump pouvait séduire l’électorat aisé et éduqué du Parti Démocrate, elle n’a eu que peu d’impact sur les autres catégories d’électeurs dont la seule préoccupation était la perte de pouvoir d’achat provoquée par la forte inflation.
Les Démocrates ont aussi largement sous-estimé le bilan de la première présidence Trump. Dans les nombreuses interviews qui ont été faites juste après les élections, beaucoup d’électeurs qui votaient auparavant pour le Parti Démocrate mettaient en avant pour expliquer leur revirement les bons résultats économiques obtenus lors de cette présidence. Pour beaucoup de latinos et d’Afro-Américains, cette période a été très bénéfique pour le business et tout le monde en a profité. De fait, le discours apocalyptique de Kamala Harris vis-à-vis de Trump tombait un peu à plat car sur l’économie Trump, était jugé crédible. Les Démocrates n’ont pas voulu prendre en compte le jugement négatif que portait une majorité d’Américains sur le bilan Biden en matière d’inflation et d’immigration. Là où les Démocrates mettaient volontiers en avant les bons chiffres du chômage, les électeurs eux parlaient de l’explosion des prix constatée sur des produits de grande consommation. Pourtant un chiffre aurait dû faire réfléchir les stratèges Démocrates : 45% des Américains à la fin du mandat Biden estimaient que leur situation financière avait empiré. Couplé à des taux d’intérêts élevés, il y avait là une situation qui aurait dû faire l’objet de plus d’attention lors de la campagne. Ce ne fut pas vraiment le cas.
Les sondages du jours d’après
Des sondages menés par l’institut YouGov juste après les élections révèlent aussi des résultats intéressants. Il était demandé aux électeurs de Trump et d’Harris de classer les facteurs explicatifs de la victoire de Trump. Alors que les électeurs de ce dernier mettent en avant l’inflation et l’immigration, ceux d’Harris mettent en avant la désinformation, l’influence des milliardaires, le racisme et ou sexisme et les opinions de Kamala Harris. Il peut paraître incroyable alors même que toutes les enquêtes révélaient le pessimisme des Américains quant à l’évolution de l’économie que les électeurs Démocrates attribuent la victoire de Trump à la désinformation.
La réponse de Kamala Harris à la journaliste Sunny Hostin le 9 octobre qui lui demandait s’il elle aurait fait autrement que Biden sur ses quatre années de présidence était très révélatrice. Kamala Harris ne sut pas quoi répondre. Kamala Harris se montrait ainsi incapable de s’affirmer par rapport à son prédécesseur, et elle rendait manifeste qu’elle ne comprenait pas les préoccupations des Américains. De la même façon et sur l’immigration, si Biden n’a pas été le laxiste que les Républicains ont dépeint, il n’en demeure pas moins que sa politique en la matière manquait de lisibilité.
On a donc assisté à une campagne quelque peu surréaliste. Alors même que Trump martelait son message d’un retour à la prospérité, Harris focalisait ses attaques sur la personnalité du candidat républicain oubliant de développer son programme pour les quatre années à venir. Ses discours s’adressaient plus à un amphithéâtre d’étudiants en sciences politiques qu’à des électeurs sévèrement touchés par l’inflation.
Le désarroi de l’Amérique profonde
On sait que depuis les années Reagan le vote populaire blanc a commencé à migrer des Démocrates aux Républicains et ainsi et selon le titre d’un autre ouvrage de Thomas Frank les pauvres ont commencé à voter à droite. Si Biden semblait avoir stoppé cette migration et récupéré une partie du vote ouvrier, ce fut plus un phénomène conjoncturel que structurel. Car de ce point de vue les élections de 2024 révèlent des résultats sans appel : dans les zones urbaines et rurales blanches et pauvres, les scores du candidat Trump ont été impressionnants. A Mingo par exemple, comté à la fois blanc et pauvre Trump a obtenu plus de 86% des voix alors qu’en 2000 le candidat démocrate obtenait dans ce même comté 60% des voix3 ! Dans le comté ouvrier de Macomb qui illustra en son temps le basculement du vote ouvrier en faveur des Républicains, Trump a obtenu 55% des voix.
L’Amérique blanche et pauvre qui votait autrefois pour les Démocrates (sauf dans certaines zones rurales) s’est durablement détachée de ce parti. Fort de cette base électorale, Trump pouvait développer sa thématique favorite : celle du candidat que les élites haïssent – et qui sont ces élites selon lui : les liberals, terme qui aux USA n’a pas la même signification qu’en Europe. Le concept le plus approchant serait celui développé par Jean-Pierre Le Goff : le gauchisme culturel. Or il se trouve que cette thématique contre ces élites jugées hors sol a aussi trouvé des échos dans d’autres populations notamment celle des latinos. Car aujourd’hui ce ne sont plus les seuls blancs pauvres et protestants qui votent en faveur des Républicains mais aussi de plus en plus les catholiques. Aux dernières élections le vote Trump est devenu majoritaire chez les catholiques qui représente 22% de la population américaine. Par définition, les affiliations religieuses peuvent mettre à mal l’étanchéité des segments électoraux. Là aussi Kamala Harris n’a guère été convaincante. Là où Trump a choisi un vice-président converti au catholicisme, Harris n’a envoyé aucun signal à cet électorat. De surcroît, Vance a développé tout un story telling qui parle à l’électorat pauvre : celle d’un enfant de l’Amérique abandonnée qui s’est fait tout seul sans renier ses convictions ! Les Démocrates habitués à caricaturer le niveau culturel de leurs adversaires ont dû constater qu’ils étaient en face d’une personne courtoise et éduquée !
Cette Amérique pauvre et faiblement éduquée va faire l’objet au sortir de la seconde guerre mondiale de toute une série d’investigations universitaires qui vont tourner autour de la personnalité autoritaire où le moins que l’on puisse dire est que les résultats qu’elles révélaient n’étaient pas à l’avantage de ces populations. Incapables de neutraliser l’effet de projection, les chercheurs américains vont dresser un portrait de ces populations qui va profondément marquer les élites Démocrates : celles de populations portées sur des solutions autoritaires, attachées aux valeurs familiales et à la patrie…
Christopher Lasch dans un ouvrage moins connu que la révolte des élites, Le seul et vrai paradis : une histoire de l’idéologie du progrès a bien montré comment à partir de ces années ces populations vont être jugées négativement. D’Horkeimer à Lipset on traqua les dérives autoritaires de ce petit peuple, mais aussi ses dérives racistes. Beaucoup de questions des dites études portaient sur l’antisémitisme. Sans peut-être toujours le vouloir, ces chercheurs et universitaires vont léguer à la gauche américaine une légitimation scientifique de ce que l’on pourrait aisément appeler des préjugés de classe.
Dans cette perspective, la fameuse saillie d’Hillary Clinton qualifiant les électeurs de Trump de « basket of deplorables » venait de loin. L’idée qui s’est répandue dans les milieux aisés et éduqués du Parti Démocrate est que cette partie de la population était perdue et pire qu’elle développait des idées qui allaient contre la nouvelle doxa diversitaire. De manière croissante, s’affirma l’idée que seule une élite éduquée pourrait faire vivre l’idéal démocratique et diversitaire et qu’il fallait renoncer électoralement pour le bien démocratique à ces catégories sociales aux préjugés archaïques. De fait, la sur-focalisation des messages électoraux du Parti Démocrate en direction des minorités est concomitante à cet abandon progressif. La racialisation des problèmes opérée par les Démocrates a eu une conséquence quelque peu perverse : laisser penser que les populations et pauvres étaient la cause des problèmes des autres, et par conséquent qu’ils faisaient partie de la catégorie des oppresseurs. On ne dira jamais assez les dégâts qu’a produit ce genre d’approche.De la même façon alors même que le populisme a une histoire respectable aux USA et a marqué une réelle avancée démocratique, le terme va peu à peu se charger d’une négativité qui interroge4.
Qui se préoccupe aujourd’hui aux USA de ces populations rurales ravagées par la drogue avec des taux de mortalité record ? Qui se soucie de ces millions d’Américains pauvres qui n’accèdent plus et depuis longtemps aux ressources éducatives ? Peu de monde en vérité ! Pourtant ils représentent une partie non négligeable du corps électoral même s’ils votent moins que les catégories sociales aisées et éduquées. Sait-on par exemple que plus de 37 millions d’Américains vivent sous le seuil de pauvreté ? Doit-on se désintéresser de leur sort au seul prétexte qu’ils auraient des valeurs culturelles poblématiques ?
On parle souvent pour décrire la politique aux USA d’une division du pays entre deux mondes inconciliables. C’est sûrement exagéré mais on ne saurait sous-estimer les fractures sociales et culturelles que les Démocrates n’ont jamais voulu voir et résoudre. Lorsque l’enracinement des populations commence à être perçu comme un problème de même que leurs valeurs religieuses, l’ostracisme n’est jamais loin. Que les élites se soient révoltées contre le peuple c’est leur droit mais peuvent-elles ensuite déplorer que le peuple ne leur fasse plus confiance ?
Jean-Claude Pacitto
Jean-Claude Pacitto, après des études de sciences politiques, d’histoire et de gestion, enseigne à l’université de Paris-Est. Ses recherches portent sur les travaux de Raymond Boudon et sur les phénomènes de transgression organisationnelle. Il est l’auteur de nombreuses publications en langues française et anglaise.