Au vu de tous les débats sur le dérèglement climatique, le pic pétrolier, le désinvestissement des énergies fossiles et les énergies renouvelables, on serait en droit d’attendre que la consommation pétrolière aux États-Unis suive une pente descendante.En réalité, c’est tout le contraire. La consommation pétrolière suit une trajectoire ascendante, avec une hausse de 400 000 barils par jour rien qu’en 2013 — et, si cette tendance se maintient, elle devrait encore augmenter en 2014 et en 2015.
En d’autres termes, le pétrole est de retour. En force. Les signes de résurgence abondent. Malgré ce que pensent certains, les Américains parcourent en moyenne plus de kilomètres sur les routes, s’arrêtent davantage à la pompe et ils ont de moins en moins mauvaise conscience. Ainsi, l’opprobre liée à l’achat d’un 4×4 gourmand en carburant semble s’être volatilisée. Selon la chaîne CNN Money, près d’un véhicule sur trois vendu aux États-Unis est un 4 x 4. En conséquence, en 2013, et pour la première fois depuis 1999, la demande pétrolière a davantage augmenté en Amérique qu’en Chine.
Cette tendance va de pair avec un changement crucial, et souvent peu remarqué, dans le discours officiel de la Maison Blanche. Le président Obama parlait naguère de la nécessité d’éliminer la dépendance américaine vis-à-vis du pétrole en tant que principale source d’énergie, mais il se vante aujourd’hui d’augmenter les volumes d’extraction pétrolière et de ses efforts pour accroître encore davantage la production.
Voici encore cinq ans, peu d’observateurs auraient prévu un rebondissement aussi spectaculaire sur le terrain pétrolier. Nombre d’experts en énergie prédisaient alors l’imminence d’un « pic » de la production mondiale, suivi d’un déclin irréversible. Avec des gisements en diminution constante, les prix pétroliers grimperaient en flèche et les consommateurs se tourneraient vers les véhicules hybrides, les voitures électriques, les biocarburants et divers moyens de transport alternatif. De nouvelles politiques gouvernementales seraient conçues pour faciliter cette mutation, en prévoyant des allègements fiscaux et d’autres mesures incitatives poussant à l’adoption des énergies renouvelables.
L’inquiétude croissante au sujet du dérèglement climatique et la perspective d’un réchauffement dû aux émissions de dioxyde de carbone issues de la combustion des combustibles fossiles semblaient devoir assombrir l’avenir du pétrole, et à long terme. Après tout, la combustion de pétrole reste la principale source d’émissions de carbone aux États-Unis. En d’autres termes, toute tentative conséquente de réduire ces émissions — que ce soit à travers une taxe carbone, un programme d’échange de quotas ou d’autres mesures de cet ordre — devrait naturellement comporter d’importantes barrières à la consommation de pétrole. Le président Obama est entré à la Maison Blanche en promettant de promulguer de telles mesures, et la Chambre des Représentants a adopté une loi d’échange de quotas en 2009. (Repoussé par le Sénat, le texte n’est donc jamais entré en vigueur.)
La crise financière de 2008 et la dépression qui s’en est suivie ont encore plus fait planer le doute sur le futur du pétrole. Subitement, des Américains soucieux de moins dépenser se sont mis à troquer leurs véhicules trop gourmands en carburant contre des voitures plus petites et plus économes en énergie, et l’administration Obama n’était pas avare d’encouragements. Ainsi, tout en acceptant de renflouer General Motors, la Maison Blanche insistait pour qu’après sa restructuration, le constructeur se concentre sur la production de véhicules de ce type. Dans le même ordre d’idées, le plan de relance de l’administration américaine, à hauteur de 787 millions de dollars, favorisait les investissements dans les voitures électriques, les biocarburants, les trains à grande vitesse et d’autres solutions alternatives au pétrole.
À l’époque, les commentaires du président reflétaient la conviction que le pétrole était une forme d’énergie « périmée », confrontée à un déclin inévitable. « Les États-Unis d’Amérique ne peuvent se permettre defonder leur prospérité et leur sécurité à long terme sur une ressource qui finira par se tarir, et qui, avant même d’arriver à épuisement, sera de plus en plus coûteuse à extraire du sous-sol, déclarait-il en 2011. Nous ne pouvons nous le permettre. Le coût pour notre économie, notre pays et notre planète se révélerait trop élevé ». Non seulement l’Amérique avait besoin de réduire sa dangereuse dépendance vis-à-vis du pétrole importé, insistait-il, mais du pétrole de manière générale. « La seule voie d’approvisionnent énergétique véritablement sûre pour l’Amérique passe par une réduction permanente de notre dépendance pétrolière ».
La volte-face d’Obama sur le pétrole
C’était le passé, et le présent est très différent. Obama ne tient plus ce langage.Au contraire, il fait régulièrement l’éloge de la production pétrolière des États-Unis, qui est en hausse, et souligne tout ce qu’il a fait et continue de faire pour accroître cette production, notamment grâce à des investissements accrus dans l’extraction,que son administration a financés. En janvier 2014, devant un Congrès enthousiaste, il déclarait : « nous avons produit davantage de pétrole sur le territoire national que nous n’en avons acheté à l’extérieur — et c’est la première fois en près de vingt ans ». Et, sans oublier, selon son habitude, d’admettre les dangers du dérèglement climatique, il n’a pas hésité à promettre de nouvelles hausses de la production sur le territoire américain.
Répondant à ses souhaits, le 18 juillet 2014, le Bureau of Ocean Energy Management (BOEM, ou Bureau de gestion de l’énergie des océans) annonçait qu’il rouvrirait de vastes territoires maritimes du littoral Est des États-Unis, une région qui s’étend de la Floride au sud jusqu’au Delaware au nord, à l’exploration pétrolière et gazière. Dans le cadre de ce programme du BOEM, les groupes du secteur de l’énergie seront autorisés à recourir à des technologies de séismologie avancée pour localiser les réserves les plus prometteuses situées sous le plancher océanique, prélude à l’attribution d’une série de licences d’exploitation offshore programmée pour 2018. D’ores et déjà, les entreprises peuvent déposer une demande et acquérir des baux de forage. Les organisations de défense de l’environnement ont condamné ce programme, affirmant que ces essais sismiques impliquaient souvent la diffusion d’ondes de choc susceptibles de se révéler dommageables pour la faune marine, notamment les baleines. À plus long terme, la vérité, c’est qu’en ouvrant des gisements de combustibles fossiles au développement et à l’exploitation, ces tests sismiques risquent d’être tout aussi dommageables pour les êtres humains.
Voici certaines des autres mesures prises par l’administration américaine pour renforcer la production pétrolière au plan intérieure, selon une récente note d’informations de la Maison Blanche :
– une hausse des cessions de beaux de forage pétrolier et gazier sur le territoire fédéral. En 2013, le Bureau fédéral de gestion des sols organisait 30 de ces cessions — le chiffre le plus élevé de ladécennie — réservant 23 000 km2 de baux pour le secteur.
– une procédure accélérée d’octroi des permis de forage sur le territoire fédéral. Ce qu’on appelle le « délai de traitement », se vante la Maison Blanche, a été réduit de 228 jours en 2012 à 194 en 2013.
– l’ouverture de près de 240 000 km2 supplémentaires au forage pétrolier et gazier dans le Golfe du Mexique, la région où eut lieu la désastreuse marée noire d’avril 2010, suite à un accident sur une plate-forme de BP.
En d’autres termes, au diable le dérèglement climatique !
Avec cette volte-face qui n’a pour ainsi dire pas attiré l’attention et qui a suscité étonnamment peu de critiques, le président Obama est en passe de rester dans l’histoire comme le chef de l’exécutif qui aura sonné le glas de « la réduction permanente de la dépendance pétrolière américaine ». Son administration a plutôt mis le cap sur une politique de forage à tout va, visant à augmenter la production par tous les moyens imaginables, sur le territoire des États-Unis, y compris dans les régions de forage offshore restées longtemps fermées à l’exploitation pour des raisons environnementales. Comment expliquer ce revirement spectaculaire ?
Le nouvel attrait du pétrole
Le facteur le plus important de ce retour en grâce du pétrole, c’est une révolution dans les techniques de forage. Cela concerne en particulier le recours au forage horizontal et à la fracturation hydraulique (le « fracking ») pour extraire du pétrole et du gaz naturel de formations de schiste auparavant inaccessibles. Ces techniques se servent notamment de trépans capables de basculer latéralement après avoir pénétré de minces couches de schistes, ainsi que des canons à eau à haute pression pour fracturer les roches environnantes et dégager les poches de pétrole et de gaz. Jusqu’à l’introduction de ces techniques, la production des hydrocarbures captifs dans les formations de schistes se révélait d’un coût prohibitif. De ce fait, nombre d’acteurs du secteur et d’experts prédisaient que le « pic pétrolier » était en vue et préféraient ne pas tenir compte de ces réserves.
La plupart des gisements situés sur le sol américain (ou des « plays », dans le jargon du secteur) contiennent à la fois du pétrole et du gaz naturel. Ils ont d’abord été exploités pour leurs ressources en gaz,combustible fossile plus facile à extraire envolumes commercialisables. Mais quand le prix du gaz s’est effondré — en partie en raison de surplus de gaz de schiste —, beaucoup de foreurs s’aperçurent qu’ils pouvaient réaliser davantage de profits en redéployant leurs plate-formes de forage sur des gisements riches en pétrole, comme les formations de Bakken dans le Dakota du Nord et Eagle Ford dans l’ouest du Texas. Il en est résulté un afflux soudain de brut produit localement, ce qui a fait chuter les prix à la pompe (entraînant ainsi une hausse de la consommation), et créé des situations de boom pétrolier dans plusieurs régions d’Amérique.
Avant le recours au forage horizontal et à la technologie du fracking, la production de brut aux États-Unis était confrontée à un déclin de long terme. Selon l’Energy Information Administration (EIA), rattachée au Département de l’Énergie, la production de brut sur le territoire américain est retombée d’un pic de 9, 6 millions de barils par jour en 1970 à un plancher de 5 millions de baril en 2008. Toutefois, avec l’introduction du fracking, ces chiffres sont reparti à la hausse. La production pétrolière américaine totale a bondi de 5, 7 millions de barils par jour en 2011 à 7, 5 millions en 2013. En 2014, on projette des niveaux de 8, 5 millions de barils par jour, ce qui représenterait une hausse considérable, de 2, 8 millions de barils par jour en seulement trois ans.
Pour l’Amérique, cette hausse, la plus importante jamais enregistrée par les producteurs de pétrole de la planète entre 2011 et 2013, est porteuse de multiples avantages économiques et d’importantes conséquences environne-mentales. Premièrement, elle a maintenu les prix pétroliers à un niveau relativement bas. Ils se situent désormais autour de 3, 50 dollars le gallon, soit 90 cents le litre — un peu plus que le prix payé par les Américains dans les années 1990, mais très inférieur à ce que prévoyaient la majorité des experts dans une économie post-pic pétrolier. Cela a naturellement relancé les ventes de 4 x 4 et les trajets de pur loisir. (« Grâce à cette baisse du prix de l’essence, nous avons pu nous offrir une petite sortie d’une journée », expliquait Beth Hughes, évoquant ses quatre heures de route avec son mari pour aller à San Antonio, visiter Fort Alamo et faire un peu de shopping.)
L’accès à un pétrole relativement bon marché a aussi stimulé l’investissement dans des industries dérivées, comme la pétrochimie et le plastique. Le pétrole constitue le composant brut de base, ou la matière première, d’une vaste gamme de matériaux subsidiaires, notamment l’éthylène, le propylène, et le benzène, utilisés à leur tour dans la fabrication des polyesters, des plastiques et de nombreux produits de grande consommation. Beaucoup de groupes chimiques ont construit de nouvelles usines pour convertir le pétrole et le gaz de schiste en matières premièresde ce type, sources de nouveaux emplois etde recettes fiscales en hausse. En outre, avec un brut qui se vend autour de 100 dollars le baril, ces 2, 8 millions de barils supplémentaires produits quotidiennementajouteront environ 100 milliards de dollars à l’économie américaine en 2014, une contribution substantielle à un redressement économique par ailleurs assez tiède.
Certes, au plan environnemental, l’inconvénient, c’est que tout ceci pourraitnous réserver un avenir redoutable. L’utilisation de la fracturation hydraulique pour extraire tout ce pétrole de schiste a entraîné le détournement d’immenses quantités d’eau vers la production d’énergie, en faisant régulièrement pesertoutes sortes de menaces sur les nappes phréatiques. Dans certaines régions touchées par la sécheresse, le forage pétrolier rivalise désormais avec l’agriculture pour l’accès à des réserves d’eau douces en diminution constante. L’utilisation croissante des liaisons ferrées pour l’acheminement du pétrole de schiste— un hydrocarbure particulièrement volatile — a aussi provoqué des explosions mortelles, accidents survenus à cause de wagons trop vétustes et aux citernesinsuffisamment renforcées.
Le déluge ininterrompu d’émissions de dioxyde de carbone constituera la plus importante retombée de ce boom pétrolier américain au plan environnemental, renforçant encore l’effet de serre, avec une hausse prévisible des températures, ces prochaines années. Si les émissions liées à la consommation de charbon connaîtront sans doute un déclin, en partie grâce à l’édiction de nouvelles règles par l’Agence américaine de protection de l’environnement, la hausse attendue des émissions liées à la consommation de pétrole et de gaz naturel annuleront ces gains, et, selon l’EIA, en 2040, ces émissions seront supérieures aux niveaux de 2014. En conséquence, nous nepouvons guère nous attendre à beaucoup de progrès dans les efforts au plan international pour ralentir la progression du dérèglement climatique et réduire la fréquence et l’intensité des tempêtes, des inondations, des incendies de forêt, des vagues de sécheresse et de chaleur.
Vu de Washington, en revanche,ce rebond pétrolier américain trahit surtout une euphorie passagère, composante indispensable d’une reprise économique par ailleurs anémique. Remettre les gens au travail, déclarait Obama en mai 2014, « cela suppose d’abord d’aider les entreprises à créer davantage d’emplois dignes de ce nom. Notre soutien au secteur américain de l’énergie a été l’un des plus grands facteurs de création d’emplois en Amérique, ces cinq dernières années. Quand j’ai pris mes fonctions, nous nous sommes efforcés de rompre avec notre dépendance vis-à-vis des importations pétrolières. Aujourd’hui, l’Amérique est plus proche de l’indépendance énergétique qu’elle ne l’a été depuis des décennies ».
« Une position de force »
Pour le président américain et nombre d’autres politiques, l’augmentation de la production pétrolière est une source importante de vitalité économique et de créations d’emplois, mais c’est aussi bien plus que cela. C’est une source de puissance et de prestige, qui garantira aux États-Unis une influence accrue dans les affaires internationales.
Comme l’expliquait Tom Donilon, conseiller du président à la sécurité nationale, en avril 2013, « la nouvelle position énergétique de l’Amérique nous permet de peser, et d’être en position de force. La démultiplication des sources d’énergie des États-Unis nous permet de réduire notre vulnérabilité face aux ruptures d’approvisionnement et aux flambées sur les cours. Elle nous met aussien position de force dans la poursuite et la mise en œuvre de nos objectifs de sécurité internationale. »
Il est un domaine où ces prouesses énergétiques ont mis l’Amérique « en position de force », laisse-t-il entendre : les négociations avec Téhéran au sujet du programme nucléaire iranien. Les États-Unis importent moins de pétrole, et les alliés de Washington ont ainsi de plus grandes réserves à leur disposition, ce qui a permis d’imposer plus facilement des sanctions plus sévères aux exportations debrut iranien — et d’arracher des concessions aux cercles dirigeants de Téhéran. L’autre domaine où de nombreux experts et politiques de Washington estiment que la hausse de la production de pétrole et de gaz a renforcé la position du président concerne les efforts de l’administration américaine pour imposer des sanctions unilatérales aux groupes du secteur énergétique russe, manière de punir le Kremlin pour son soutien aux rebelles anti-gouvernementaux en Ukraine orientale.
En d’autres termes, le regain spectaculaire de la production pétrolière américaine a ajouté une dimension patriotique à l’attrait déjà puissant de cette source d’énergie.
Schizophrénie collective
Les sondages le montrent, la plupart des Américains admettent la réalité du dérèglement climatique et soutiennent les efforts de réduction des émissions de carbone, afin d’éviter de futures catastrophes climatiques. La Californie et d’autres États ont même pris d’importantes initiatives pour réduire les émissions liées à l’énergie, et l’administration Obama a annoncé, entre autres décisions, des projets d’amélioration de l’efficacité énergétique des voitures et des camions américains.
Le président et une bonne part de son administration mesurent clairement les dangers du dérèglement climatique — vagues de chaleur, sécheresses, violents orages, hausse du niveau des mers, et autres périls qui, sans réduction drastique de la combustion de combustibles fossiles,feront de la période actuelle un moment d’utopie dans l’histoire de l’humanité. Néanmoins, les chiffres — de la production à la consommation — sont tout sauf prometteurs. Selon les dernières projections de l’EIA, aux États-Unis, les émissions de dioxydes de carbone liées à la consommation de pétrole augmenteront de huit millions de tonnes entre 2013 et 2015 ; ensuite, ces émissions devraient rester étales, à environ 2, 2 milliards de tonnes par an, malgré des améliorations substantielles de l’efficacité énergétique des véhicules.
Avec la hausse prévisible des émissions de gaz naturel — résultat inévitable du boom des gaz de schistes — et des émissions de charbon connaissant seulement une baisse modérée (en partie annulée par la hausse des exportations américaines de charbon, et sa combustion hors des États-Unis), on prévoit toujours qu’en 2040, le total des émissions de carbone sur le territoire américain sera 6 % plus élevé qu’aujourd’hui, une hausse dévastatrice. Comment douter que cela contribuera à la hausse planétaire des températures, avec tous ses effets secondaires, dont tous les experts savent qu’elle aura des conséquences graves pour la planète ?
Au niveau américain, une telle situation — connaître une réalité mais agir à l’opposé — ne peut être décrite que comme une forme d’illusion de masse ou de schizophrénie collective. Une part du cerveau collectif américain a conscience que la consommation de pétrole doit baisser radicalement si l’on veut prévenir des catastrophes planétaires qui relèvent pour le moment des films de science-fiction ; et, pour une autre part, l’Amérique conserve son penchant pour la voiture (et la consommation d’essence) sans se soucier des conséquences. Et voila pourquoi le président du dérèglement climatique orchestre une expansion massive de la production de combustibles fossiles. Considérez cela comme une forme de cloisonnement de la conscience collective qui devrait tous nous effrayer — et pourtant, constat étonnant, du président jusqu’aux échelons inférieurs, rare sont ceux qui se sentent concernés.
À l’évidence, c’est là une situation intenable. Une consommation excessive de pétrole aura finalement des effets si nombreux et si graves sur le climat qu’aucun président, aucun responsable dans le domaine énergétique ne devrait ose se vanter d’une hausse de la production de pétrole — et aucun de nous ne devrait faire le plein innocemment pour une journée de tourisme et de shopping. Tant que cet état de schizophrénie collective n’aura pas été diagnostiqué et traité, l’avenir sera fait de souffrances et d’épreuves.
Michael T. Klaer
Cet article a d’abord été publié dans la revue new-yorkaise Guernica (www.gernicamag.com)
Michael T. Klaer est professeur à Hampshire College, spécialisés dans les questions de la paix et de la sécurité mondiale.