Une paillotte de plage (Golfe de Guinée)

Il est midi. Je demande au chauffeur de me déposer au Blue Beach, un club à la sortie de la ville, après le port. Le Ministre de la santé m’a dit qu’il y avait une jolie paillotte-restaurant et une plage privée – le lieu où viennent le week-end les expatriés et la bonne société de la région. Le chauffeur viendra me rechercher à cinq heures. En principe, il devrait pleuvoir vers six heures du soir, ce qui laisse du temps après ce congrès ennuyeux sur les maladies tropicales et la prévention en milieu scolaire, et avant l’avion de 23 heures. L’endroit … Lire plus

Une fontaine endormie (1956)

Après la Libération, la vie musicale reprend son cours d’avant la guerre. Les musiciens, les chanteurs qui s’étaient exilés pour raisons raciales ou politiques reviennent en France. Ceux dont les chansons sont associées à l’Occupation, au pétainisme sont inquiétés, tels André Dassary, connu pour le retentissant Maréchal nous voilà de 1941, ou André Clavaud, animateur de Radio-Paris, station fermée en 1944 à la libération de Paris ; leur éclipse ne durera pas. Renée Lebas (19177-2009), alias Renée Leiba, juive roumaine dont la carrière avait commencé en 1938, revient de Suisse Romande, d’où elle avait gardé le contact avec son public … Lire plus

Histoire de la peinture française : Charles Landelle ou le triomphe de l’orientalisme

Charles Landelle (1821-1908) ne fut pas un peintre de renom, comme l’ont été Delacroix ou Delaroche, mais ce fut néanmoins un peintre de talent. Reconnu par la critique et par les Salons du 19ème siècle, il réussira à faire de son nom une valeur sûre de l’histoire de l’art. Charles Zacharie Landelle est né en 1821 à Laval. Il sera l’élève de Paul Delaroche puis plus tard du talentueux Ary Scheffer qui reste le pionnier du romantisme français. Dès lors, il choisit de ne pas choisir la voie du romantisme et décidera de peindre des peintures religieuses qui auront un joli … Lire plus

Tout de suite maintenant de Pascal Bonitzer

C’est peu dire que le film de Pascal Bonitzer, Tout de suite maintenant, est décevant. Il est d’une médiocrité que les critiques flatteuses ne laissent pas prévoir. On se demande ce qu’ont bien pu voir les critiques, et si la complaisance n’explique pas tout1Dans ce registre, mention spéciale au critique du Monde, Thomas Sotinel, probablement un grand ami du superlatif.. Le film n’a ni la cohérence, ni le rythme qui pourraient garantir, malgré un scénario touffu et creux, un spectacle à tout le moins regardable. Le point de départ est intéressant : Nora, une jeune consultante rejoint ABFI, une banque d’affaires à moins que ce ne soit un cabinet de conseil. Elle découvre … Lire plus

Notes rapides sur les beautés de l’Est

1. Dans un article aujourd’hui ancien, l’historienne Anne Applebaum1Slate 6 septembre 2010, « D’où sortent ces superbes joueuses de tennis russes ? ». se demandait d’où pouvaient bien venir ces jeunes beautés de l’Est qu’on voyait dans les restaurants chics de Londres depuis le début des années 90, ces jeunes femmes si belles qu’elles en paraissaient inhumaines. Aux femmes solides de l’époque communiste, avaient succédé des générations de femmes fatales. Les agences de mannequins, les magazines de mode attestaient du même phénomène : les beautés de l’Est avaient pris le dessus, et les jeunes filles russes, ukrainiennes, lettones… étaient particulièrement à l’honneur. Il … Lire plus

Relire Claude Nicolet : la République est gallicane

Les débats actuels sur la laïcité, décevants et heurtés, nous ont donné l’idée de soumettre à nos lecteurs une belle page de l’historien Claude Nicolet, dans « L’idée Républicaine en France (1789-1924) », en complément du propos de Louis Dumont dans « Homo Aequalis » que nous avions repris le mois dernier. Le gallicanisme est une dimension plus importante que l’on croit, et un concept peut-être plus pertinent et plus éclairant, en ce moment, que celui de laïcité. Ndlr ——- Mais ce n’est pas la foi dans une transcendance ou dans l’avènement du socialisme par la fin de la lutte des classes, qui est véritablement … Lire plus

Sarah Bernhardt, icône de la Belle Époque

Étonnante exposition que l’exposition Sarah Bernhardt à Dinard, en cet été 2016.  Les jolies salles de la villa les Roches Brunes présentent de nombreuses photos, des portraits de l’actrice, les très jolies robes qu’elle aurait pu porter, et qui justifieraient de longs développements sur l’érotisme 1900, mais se gardent bien de toute pensée sérieuse, profonde. C’est une exposition pour estivants en promenade, à qui l’on dit que Sarah Bernhardt fut un monstre sacré, une excentrique, qu’elle eut une grande influence sur les arts de son époque, l’une des premières aussi à monnayer sa réputation à une époque où la condition … Lire plus

Money Monster de Jodie Foster

Le film de Jodie Foster, Money Monster, a reçu de mauvaises critiques aux Etats-Unis et en France (ce qui n’a pas empêché un grand succès de box office), probablement parce qu’il n’a pas été compris. Il ne s’agit pas d’un vrai thriller, ni d’un film sur les arcanes de la finance comme l’étaient Margin Call, sur le plan technique, ou le Loup de Wall Street sur le plan psychologique. C’est une comédie sarcastique, avec certains aspects de grand guignol, plus acide que le film-type né des conventions de Hollywood, ce qu’est cependant Money Monster. Un jeune forcené, en pleine émission, prend en … Lire plus

Le laïc et les jacobins – Relire Louis Dumont (Homo aequalis, II)

Un Premier ministre qui s’emporte contre l’Observatoire de la laïcité avec peut-être quelque raison, un fonctionnaire qu’on rappelle au devoir de réserve de façon autoritaire, des esprits honorables qui s’insultent alors qu’ils partagent les mêmes buts, et auparavant, les heurts au sujet du très discutable rapport Tuot de 2013 sur l’intégration, le multiculturalisme, l’islam…. Le tour déplaisant que prend en ce moment  le débat sur la laïcité, la confusion des concepts, les invectives nous ont donné envie de soumettre à nos lecteurs ces deux pages du sociologue Louis Dumont, datées de 1987, onze ans avant sa disparition, dans son ouvrage Homo aequalis II.  … Lire plus

Le Club des Vingt, élément (vieillot) du Mobilier national

Sous le titre accrocheur Péchés capitaux, c’est une synthèse bien rapide que livre aujourd’hui le Club des Vingt, ce petit cercle qui se consacre à la politique étrangère et qui réunit vieilles gloires nationales (Hubert Védrine, Régis Debray, Henry Laurens…) et diplomates déliés du devoir de réserve. Certains ont quitté le circuit professionnel, d’autres jouent encore mais en sourdine1On fera une exception pour le tapageur Rony Brauman et sa splendide sentence sur la kippa, signe d’allégeance à la politique israélienne selon lui, un matin qu’il avait l’esprit … Suite…. Le Club passe en revue les différents espaces où la diplomatie française cherche visiblement sa … Lire plus