Le mystère écologiste

S’il y a bien un mystère dans la vie politique française, c’est la médiocrité des scores électoraux des partis écologistes, sous les différents noms qu’ils ont pris depuis quinze ans. La pollution, le réchauffement climatique et le recul de la biodiversité auraient dû conduire à des succès nombreux, et à ce que se constituent autour d’eux des groupes fidèles de militants, de sympathisants et d’électeurs. Rien de cela ne s’est produit, et aux présidentielles comme aux législatives, l’échec et le demi-succès ont été la norme. Tout au plus faut-il mentionner, ces derniers temps, l’élection de maires écologistes dans plusieurs grandes … Lire plus

Rendre les médias plus résilients ?

La grève de la rédaction au Journal du Dimanche rappelle que la condition des journalistes est marquée par deux contraintes contradictoires : comme salariés, ils sont de droit tenus par un lien de subordination et doivent exécuter les ordres et directives de leur employeur ; comme journalistes, ils ont un devoir moral à l’égard de leurs lecteurs, de leur profession et de leurs pairs. Cette condition s’est adoucie quand l’on a permis aux journalistes, depuis une loi de 1935, de quitter l’entreprise de presse à des conditions avantageuses s’ils cessent d’en partager les valeurs et en cas de changement de contrôle. Elle … Lire plus

Emeutes, JDD – Quand le piège se referme

C’est une coïncidence, mais elle donne la mesure de ce que risquent d’être les prochains mois de l’actualité politique. Dans les mêmes quinze jours, le très réactionnaire Bolloré prend le contrôle éditorial du Journal du Dimanche (JDD), imposant un rédacteur qui a dû quitter Valeurs Actuelles pour ses positions trop à droite, et un contrôle policier qui tourne au drame déclenche des émeutes dans les « quartiers populaires », euphémisme habituel pour désigner les lieux où vit, souvent dans le ressentiment, une jeunesse issue de l’immigration maghrébine et sub-saharienne. Un journal qui passe à l’extrême-droite, d’un côté, des violences urbaines de l’autre… … Lire plus

La Gauche de gouvernement et son équation impossible

A Créteil le 10 juin dernier, les socialistes qui refusent la radicalisation à laquelle La France Insoumise invite la gauche ont pu se compter. Autour de Bernard Cazeneuve, en présence de François Hollande… La salle était pleine, et l’écho médiatique a certainement convaincu les présents que leur démarche était attendue, espérée même. Au même moment, la presse rapporte que l’influence de Jean-Luc Mélenchon sur la NUPES est plus forte que jamais, avec noyautage du mouvement par d’authentiques trotskystes du Parti ouvrier européen, tout à sa botte, dans un gauchisme qui  condamne le mouvement à la marginalité, quoi qu’en pensent ses … Lire plus

L’air de rien, la banalisation du Le Penisme

Nous nous permettons de reproduire notre échange avec le Directeur de la rédaction de la Revue du vin de France, quand nous nous inquiétions de la mise en valeur, sans autre forme de procès, d’une parlementaire Le Peniste, louée pour son sérieux et son engagement aux cotés des vignerons, sa compétence… Chacun jugera. St. Alamowitch Message initial, 29 mars 2023 De : Stéphan Alamowitch A : Denis Saverot, Dir. de la rédaction de la Revue du vin de France Objet : Article FN Monsieur, Lecteur depuis plusieurs années de la Revue du vin de France, je ne m’attendais pas à trouver dans vos … Lire plus

Emmanuel Macron et les classes absentes

On l’a dit, en 2017, la base sociale réunie par Emmanuel Macron fut pour l’essentiel composé de la bourgeoisie managériale, des classes moyennes du secteur privé et de jeunes gens de tous horizons séduits par son dynamisme et le pied de nez fait aux partis installés. Sa base sociale de 2022 est de même nature, sauf en ce qui concerne la jeunesse, attirée par des choix plus extrêmes. Cette base sociale resserrée lui a néanmoins permis d’arriver de nouveau au second tour des présidentielles, puis de profiter du rejet de Marine Le Pen pour gagner l’élection. Il faut beaucoup de mauvaise foi et de forfanterie Lire plus

Les trois bourdes de la géopolitique allemande

Il est tentant de noter que durant les 120 années qui viennent de s’écouler, l’Allemagne aura commis trois énormes bourdes de géopolitique qui ont causé un préjudice considérable à l’Europe, avec la guerre pour conclusion logique : le pangermanisme qui fait croire aux élites allemandes qu’elles pourront constituer un empire qui dominera l’Europe ; le nazisme qui leur fait croire qu’un empire fondé sur la race pourra dominer le monde ; tout dernièrement, un goût de la paix et de la prospérité qui leur fait sacrifier toute puissance militaire, et une politique de coopération énergétique avec la Russie qui fait oublier que … Lire plus

Comment la gauche a perdu la raison

Jules Adler

L’évolution politique et intellectuelle (mais à gauche les deux sont souvent liées) d’une partie non négligeable de la gauche ne cesse de poser question. En effet, on n’est plus en présence d’idées qui peuvent être contestables mais qui sont assises sur un corpus doctrinal solide (comme l’était le marxisme) mais le plus souvent d’élucubrations pseudo-savantes, avec parfois des emprunts à des courants racialistes qui étaient, jusque-là, l’apanage de l’extrême droite.

Renaud Dély nous décrit tous les symptômes de cette dérive, et il le fait en homme de gauche mais en homme de gauche qui n’a pas renoncé à l’idée de progrès. Car c’est là la thèse de l’auteur : la gauche a renoncé à son héritage des lumières, elle a tourné le dos au progrès et à l’universalisme.


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Rapide, trop rapide bilan diplomatique après six ans de présidence Macron

Il sera temps de faire un jour sereinement le bilan diplomatique des deux présidences d’Emmanuel Macron. Aujourd’hui il est seulement possible de repérer certains traits qui, peut-être plus tard, appelleront recherches savantes et discussions, mais qui donnent déjà certaines indications troublantes. Comme souvent les ambitions de départ se sont heurtées aux faits, aux rapports de forces et aux aléas internationaux, ce qui est le propre de toute diplomatie tant soit peu construite et au fond de tout projet politique. Dans le cas d’Emmanuel Macron, cet écart entre les ambitions et les résultats tient quand même beaucoup aussi à une certaine … Lire plus

Où l’on voit que le Front républicain passe désormais par la droite, plus par la gauche

A maints égards, la situation politique française est désespérante. La gauche de gouvernement s’est dissoute, son corps central rejoignant le mouvement de Jean-Luc Mélenchon dans l’anti-libéralisme de combat et l’opposition rageuse au président nouvellement élu, parfois par conviction, parfois par opportunisme électoral. Le ralliement et le soutien à la NUPES de nombreux maires socialistes de grandes villes montrent bien que la stratégie d’Olivier Faure ne relevait pas du coup de dé d’un politicien sans aveu. Dans une partie de l’électorat socialiste et dans la jeunesse de gauche en général, il existe une aspiration au changement social et à la radicalité politique, au nom desquels tout le reste passe à la trappe, jusqu’à l’Ukraine et au clientélisme communautaire de La France Insoumise. C’est le même ressort qui a poussé Jeremy Corbyn à la tête du Labour en Grande-Bretagne. Lire plus