Barrio Latino : Barack Obama et le Colorado

La réélection de Bill Clinton à la Présidence des États-Unis, en 1996, a été un précédent historique. Selon le Pew Research Center, il a recueilli 72% des votes de la population hispanique. Aucun candidat à la présidentielle dans l’histoire du pays n’avait recueilli un pourcentage aussi élevé des votes de la population hispanique, et aucun candidat n’a avoisiné ce score jusqu’en 2012 lorsqu’un nouveau candidat de gauche, le Président Barack Obama, a obtenu 71% de ces voix lors de sa réélection. Certains sondages, tels que le sondage de veille d’élection impreMedia/Latino Decisions, suggèrent qu’il aurait recueilli en réalité 75% des votes. … Lire plus

Du vieil or au scintillant : la banque et le monde de l’art

En 2007, en cette période de marchés financiers partout en surchauffe, l’artiste Damien Hirst coulait un vrai crâne humain dans le platine, et sertissait ce moulage de 8.601 diamants provenant, on l’espère, de zones « propres », loin de tout conflit armé. Il baptisait ce dispositif For the Love of God.  Les images de cet objet macabre ont circulé à la vitesse de la lumière, et il en vint un vif débat pour savoir si l’avènement de cette œuvre s’inscrivait dans le champ de l’esthétique ou dans celui du marché, si primait la dimension artistique, ou seulement ce fait conforme aux intentions … Lire plus

Marina Tsvetaeva, Russie 1892 – URSS 1941

La parution de ses oeuvres complètes en prose, au Seuil, à la fin de l’année dernière est l’occasion de revenir sur un personnage hors du commun du premier vingtième siècle, femme hors du commun par l’extraordinaire talent littéraire qui a été le sien et hors du commun par la période de l’histoire européenne qu’elle a connue.  La vie de Marina Tsvetaeva s’est déroulée dans le monde intellectuel russe du début du XXe siècle, puis en exil en Europe pour une longue période  après la Révolution russe. Il s’agit d’un grand poète russe classique, contemporain de Mandelstam, Pasternak, Akhmatova et Maïakovski. … Lire plus

Quelle base sociale pour le compromis social-démocrate ?

Avec son pacte de compétitivité, reconnaissance embarrassée mais sincère que l’économie française doit interrompre son mouvement de déclin par rapport à l’Allemagne mais aussi par rapport à l’Italie et à l’Espagne et même au Royaume-Uni, en voie de ré-industrialisation, le pouvoir socialiste adresse à sa base sociale et à celle de ses alliés un message difficile à entendre. Le message est pourtant clair.  Le Gouvernement n’a certes pas suivi la recommandation du rapport Gallois et de certains économistes parmi les plus lucides, i.e. le « choc de compétitivité » immédiat, de crainte d’aggraver la récession qui s’annonce. Il a fait le choix … Lire plus

Le « West Wing » du pauvre : la dure vie des lobbyistes d’intérêt général

Les noms de leurs employeurs sont prestigieux : Greenpeace, Oxfam ou Action contre la faim. Nés de l’humanitaire, ils n’ont pourtant jamais foré un puit, construit une école ou distribué un carton de médicaments. Mais ils ont fait évoluer des filières industrielles aussi puissantes que celle du bois ou de l’agroalimentaire. Ils ont fait interdire la production des mines antipersonnelles dans plus de cent pays ou obligé l’industrie textile à mettre en place des audits de l’ensemble de la supply chain.  S’il fallait chiffrer leur impact, ils représenterait plusieurs centaines de millions d’Euros par an et c’est à eux que l’on … Lire plus

Julien Benda : un clerc pour toutes saisons

Parmi les écrivains français de la première moitié du XXème siècle, il en est peu sur qui la lourde chape de  l’oubli se soit abattue aussi pesamment que sur Julien Benda (1867-1956).  Il se définissait lui-même parmi ses contemporains – il est de la même génération que Maurras, Barrès, Péguy, Proust, Valéry et Gide – comme le plus illustre des auteurs obscurs.  L’ombre a fini par le gagner entièrement.  S’il figure encore dans l’histoire littéraire, c’est pour incarner ce personnage ridicule, « l’intellectuel républicain » qui signe des manifestes au nom de la Vérité et de la Justice, et pour être l’auteur … Lire plus

La difficile « Question allemande »

Les termes de « Question allemande » sont galvaudés. Cette Question a pourtant occupé près de deux siècles d’histoire européenne, de la lente formation de l’Empire allemand à compter de la défaite de Napoléon jusqu’à la Réunification de 1989, puis elle a semblé se dissoudre dans l’Europe communautaire pour réapparaitre brutalement aujourd’hui. Les termes eux-mêmes sont employés maintenant à tort et à travers.  Que désigne cette formule ?  Rien qui ait à voir avec le nazisme, cet épisode catastrophique de l’histoire allemande, à maints égards accidentel, et qui n’a duré que douze années. Elle renvoie à un contexte précis de rupture dans les … Lire plus

Militer … et finir avec une voiture de fonction

Cher Monsieur,
la volonté exprimée par votre fils de «rejeter la société de consommation et le néolibéralisme sauvage des élites mondialisées» semble effectivement poser de nombreux problèmes au sein de votre famile. Je comprends en effet aisément l’impact négatif sur l’ambiance des réunions familiales que peut avoir la volonté de Kévin de «cracher sur Noël, la fête des mères et les autres symboles pourris des oppressions religieuses comme capitalistes». De plus, à partir du moment où votre enfant refuse de «rejoindre n’importe laquelle des écoles des moutons du capitalisme, ces fabriques d’esclaves volontaires», ses choix d’orientations professionnelles peuvent sembler incertains. Lire plus

Albert Camus, d’Alger à New-York

Le professeur Alice Kaplan est l’un de nos contacts priviligiés avec le monde universitaire américain. Elle vient de prononcer, le 3 juillet dernier au centre diocésain d’Alger, une conférence sur Albert Camus, son anti-colonialisme des années de guerre et ses liens avec les Etats-Unis, liens que nous percevons mal à Paris. Elle s’est exprimée devant un public principalement composé d’intellectuels algériens pour lequels les apories de la violence et le terrorisme ont été autant d’épreuves personnelles, intimes, ces quinze dernières années. Albert Camus fait partie du code génétique de Contreligne ; nous lui avons demandé l’autorisation de publier sa conférence. Lire plus

La Gauche populaire au risque de l’ouvriérisme

Rappelons les faits à nos lecteurs étrangers : contre une tendance synthétisée par la célèbre note de la Fondation Terra Nova qui prônait le rassemblement des couches moyennes éduquées des centres-villes et des minorités ethniques, s’esquisse depuis quelques années un mouvement dénommé «  Gauche populaire  » qui rappelle que la gauche ne saurait s’éloigner des groupes sociaux qui ont été sa raison d’être, même s’ils sont aujourd’hui tentés par le Front national : les ouvriers, les employés à faible qualification, souvent habitants pauvres des zones rurales et péri-urbaines, repoussées des grandes villes par le prix de l’immobilier, menacés par le chômage et, … Lire plus