Democratic National Convention Day 1 – Le dernier rugissement du vieux lion

La première des quatre journées de la Convention Nationale du Parti Démocrate, qui se tient à Chicago du 19 au 24 août 2024,  qui doit consacrer jeudi la candidature de Kamala Harris et de Tim Waltz, a été construite comme un hommage à la présidence Biden, mais aussi comme un rappel du triste état dans lequel Trump a laissé l’Amérique en 2020, surtout après l’insurrection du 6 janvier.

Au cours d’une cérémonie longue de plus de 4 heures, le parti Démocrate a fait défiler des élus de tous les Etats et de toutes les générations, des syndicalistes et des citoyens engagés dans les luttes du moment, ainsi que quelques figures connues de la télévision et de la chanson. La liste des élus témoigne de la capacité des démocrates américains à marquer leur unité, avec des représentants de la vieille garde, tel ce sénateur de plus de 70 ans issu d’un bastions démocrate, mais aussi des figures progressistes comme Alexandria Ocasio-Cortez ou des élues toutes récentes mais à la popularité déjà virale, telle Jasmine Crockett du Texas. Lire plus

Que lire ? Quoi emporter en vacances ?

Littérature allemande Littérature autrichienne Reinhard Kaiser-Mühlecker, Lilas rouge, traduit de l’allemand par Olivier Le Lay, Editions Verdier, 2021 (recommandation de Jean-François Chanet) Littérature italienne Alberto Moravia, Romans, collection Bouquins, 2023 comprenant Le Conformiste, La Romaine, La Désobéissance et La Ciociara (recommandation de Stéphan Alamowitch) Littérature française Yasmina Reza, On vient de loin. Œuvres choisies, collection Quarto Gallimard, 2024 (recommandation de Serge Soudray) Littérature russe Gouzel Iakhina, Zouleikha ouvre les yeux, Lioudmila Oulitskaïa (préface), Georges Nivat (postface), Maud Maubillard (traduction du russe), Editions Libretto, 2021 (recommandation de Thierry Grillet) Littérature américaine Donna Tartt, Le Maître des Illusions, [The Secret History], traduit … Lire plus

Un grand styliste méchant homme

Au terme du premier volume du Journal de guerre, nous avions laissé Paul Morand alors qu’il venait d’être nommé par Vichy ministre de France en Roumanie. Au début du second tome, nous le retrouvons donc à Bucarest le 11 septembre 1943, deux semaines après son arrivée dans le poste, qu’il occupe jusqu’à sa nomination comme ambassadeur de plein titre en Suisse le 13 juillet 1944, tandis que le régime qu’il représente agonise : cinq semaines plus tard, le 23 août, en pleine libération de Paris, il quitte l’ambassade de Berne, pour être révoqué trois semaines plus tard par le gouvernement provisoire.

Le 9 septembre, le nom de Morand figure sur la liste noire publiée dans le Figaro par le Comité national des écrivains ; comme l’indique l’utile chronologie qui précède le texte, son nom a disparu lorsque le CNE fait reparaître la liste le 21 octobre. Lire plus

1909 : Un « pacte de suicide » au lycée Blaise-Pascal

Le 25 mai 1909, un lycéen se tire une balle dans la tête en plein cours de latin. Jean-François Chanet, l’historien bien connu de la IIIème République, consacre à ce qui aurait pu rester un fait divers et un drame de l’adolescence un petit livre qui revient sur les faits eux-mêmes et leur interprétation. Il revient surtout sur l’écho politique de ce suicide et sa postérité inattendue dans la littérature du XXème siècle. Le récit est alerte et fait remonter des Années 1900 des faits et des débats qu’on n’aurait pas soupçonnés. Jean-François Chanet rappelle le cadre de cette affaire, … Lire plus

Cette réforme de l’audiovisuel public est une ineptie

Difficile de comprendre ce qui a pu pousser certains parlementaires, et aujourd’hui le gouvernement, à presser le pas pour proposer une réforme de l’audiovisuel public aussi mal conçue que mal préparée. On sait que le gouvernement prévoit la création d’une société holding qui regrouperait la plupart des sociétés composant l’audiovisuel public et qu’il serait procédé à une fusion générale au début de l’année 20261Une première version de cet article a paru dans l’édition du 27 mai du quotidien La Croix.. Comme on pouvait s’y attendre, la question des missions a moins occupé les esprits que celle des processus de désignation … Lire plus

Traverser la Mangrove avec Maryse Condé

Le 2 avril à Montpellier, Samara, collégienne, était rouée de coups à la sortie de son établissement, et tombait dans le coma. Ce même jour, Maryse Condé, grande romancière francophone, s’éteignait à Apt. Simple hasard d’un triste calendrier. Mais peut-être aussi, alors que la nation vient de lui rendre hommage, invitation à aller chercher dans l’œuvre de cette dernière une lueur, sinon d’espoir, du moins de compréhension, à jeter sur la violence déchaînée autour de Samara. Or il est une de ses œuvres qui, à cet effort, se prête tout particulièrement : Traversée de la Mangrove (1989). Pour le professeur … Lire plus

Un mélodrame du présent italien

Le public français peut se demander si le le film de Paola Cortellesi, « Il reste encore demain », a eu le succès phénoménal qu’il a connu en Italie parce que les Italiens sont, pour des raisons historiques et culturelles, très sensibles à une certaine esthétique néoréaliste au cinéma. De fait, le noir et blanc superposé à un récit qui se passe dans un quartier populaire de la Rome de l’après-guerre, où les traces matérielles et immatérielles du conflit sont très présentes, où la misère est la première chose que la population partage, où la disparition de Mussolini a fait des heureux mais surtout des nostalgiques… Lire plus

La musique contemporaine et sa crise

Dans un article paru dans la Lettre du musicien en janvier dernier, le compositeur Jean-Louis Agobet a donné son point de vue dans des termes brutaux, parlant de la « crise existentielle » qui touche la musique contemporaine, de son isolement et de la « mort d’un écosystème » qui a finalement plus affaibli et anémié la création, qu’il ne l’a renforcée. Le constat peut être discuté mais les faits sont quand même faciles à établir. Nous avons voulu lui permettre de préciser sa pensée. Lire plus

Tolstoï et ses fables

Léon Tolstoï est connu pour sa production romanesque et, en particulier, pour ses très longs romans que sont Guerre et paix et Anna Karénine. Mais que sait-on de sa production pédagogique, alors qu’il avait ouvert une école sur sa propriété dans le but d’alphabétiser les enfants des paysans et qu’il avait écrit, pour ce faire, plusieurs ouvrages ? Les éditions Allia publient aujourd’hui, comme on l’a fait pour Ésope ou La Fontaine, l’intégralité des Fables de Tolstoï, c’est-à-dire toutes celles (89 au total) que contiennent les quatre Livres russes de lecture et dans l’ordre suivant lequel elles y apparaissent. Nous avons demandé à Jean-Pierre Pisetta qui vient d’en assurer la traduction du russe, traduction qu’il a agrémentée de dessins de son cru, de nous les présenter. Lire plus

Julian Jackson en débat – Réponses (2)

Notre deuxième intervenante cet après-midi est Alice Kaplan, professeur de français à l’université de Yale et spécialiste de la France du XXe siècle. Son enseignement et ses recherches ont porté sur la Seconde Guerre mondiale et ses conséquences, la guerre d’Algérie et les écrivains français de l’après-guerre. Parmi ses ouvrages sur les procès, citons Intelligence avec l’ennemi : le procès Brasillach et L’interprète. Elle a présenté son ouvrage En quête de l’Etranger lors d’un séminaire au Wilson Center en 2016. Alice Kaplan : Le moment est bien opportun pour se pencher sur les grandes questions de votre livre : la complicité des Etats dans les crimes … Lire plus