S’enrichir, se damner : DiCaprio à Wall Street
Les premières minutes du dernier film de Martin Scorsese, Le loup de Wall Street pastichent un spot – et plongent, d’emblée, le film dans la culture visuelle de la rhétorique publicitaire des années 80. Jordan Belfort, le protagoniste, un broker, évolue, toutes dents dehors, dans un long plan séquence. Face à la caméra, – comme s’il s’adressait directement au spectateur – il y fait la promotion de sa propre réussite. Evoluant en monsieur loyal, vrp luxe de la vie matérielle, filmé sur son yacht, à la sortie de son hélicoptère, ou dans sa somptueuse demeure, il incarne une forme de ce rêve américain, qu’explore, film après film, le réalisateur italo-américain. Mais ce paradigme du « self made man », de cet homme qui a réussi sur « la terre des opportunités », est ici poussé à son paroxysme, et comme vidé de son sens, dévoré qu’il est par le souci exclusif et permanent de l’argent. Lire plus