Kafka le « malaisant » ?
Que Franz Kafka puisse être traité de « malaisant » et ses œuvres « déboulonnées », en particulier La Métamorphose, en dit long sur notre époque et sa conception de la littérature ou de la désuétude de la poésie. « La littérature s’efforce de placer les choses dans une lumière agréable ; le poète est contraint de les élever dans le royaume de la vérité, de la pureté et de la durée », se plaisait à enseigner Kafka à son jeune ami Gustav Janouch. « Un livre doit être la hache qui fend la mer gelée en nous », écrivait-il encore le 27 janvier 1904 dans une lettre à Oskar Pollak. Sans aucun doute, Kafka voulait être « malaisant », c’était pour lui non seulement une vertu, mais la mission même de l’écrivain. Si ses amis Lire plus