Au coeur du cinéma iranien : Djafar Panahi

Djafar Panahi est un réalisateur, scénariste et producteur iranien. Né le 11 juillet 1960 en Iran, il débute sa carrière comme assistant réalisateur d’Abbas Kiarostami sur le film Au travers des oliviers. Cinéaste engagé, il est reconnu comme le réalisateur d’une nouvelle vague iranienne, caractérisé par l’expression de la réalité de la vie de tous les jours dans un cadre naturel et en employant des techniques simples. L’œuvre de Panahi aborde, avec un regard critique, les problèmes de la société iranienne. Lire plus

Dieudonné, la dérision et le droit de chasse

L’affaire Dieudonné aura permis de comprendre qu’il existe désormais un antisémitisme plébéien, quand traditionnellement, au XXème siècle au moins, l’antisémitisme était, selon une formule de François Furet dans Le Passé d’une illusion, une passion bourgeoise, de Paul Morand à Céline pour prendre cette classe sous un angle littéraire et dans tous ses degrés1L’antisémitisme populaire est plutôt associé au XIXème siècle : au socialisme d’avant l’affaire Dreyfus, que Jaurès et la SFIO ont su purger, ou à l’Algérie coloniale. … Suite….  Les hackers qui ont fait sauter le site de Dieudonné et fait circuler les photos de « quenelles » devant des synagogues, à … Lire plus

Eddy Bellegueule et la sociologie

C’est un livre remarquable, impressionnant même que vient de livrer un normalien de 21 ans. Il n’est pas dans les habitudes de cette revue de s’occuper de romans contemporains, mais pour ce texte, il faut écarter le principe de prudence et en souligner la dimension socio-politique. En finir avec Eddy Bellegueule est, vu de loin, l’équivalent de Guillaume et les garçons, à table, le film de Guillaume Gallienne, à cela qu’il ne concerne pas la bonne bourgeoisie mais le milieu des sous-prolétaires semi-ruraux de Picardie, et qu’il est dans l’ordre littéraire bien supérieur à ce qu’était ce film dans l’ordre … Lire plus

Portrait du colonisé (à l’ère numérique)

Sitôt levé d’un mauvais sommeil entrecoupé par les sonneries brèves des mails arrivant sur son portable non désactivé, il ouvrira son ordinateur pour consulter les messages Facebook (plus de 300 friends), charger son i-phone. Au petit-déjeuner, il twittera une ou deux fois, puis sans cesse jusqu’au soir. Dans le métro, il se branchera sur i-tunes, jouera à un jeu vidéo, ou profitera d’un siège pour consulter sa  tablette numérique, glissant un index expert sur l‘écran. Il passera ensuite  près de 12 heures devant un ordinateur, ne quittant son travail sur des logiciels experts  – dont il ne cessera d’updater les … Lire plus

Israël : la gauche et le sionisme passé, présent et futur

Ce n’est guère un secret : la gauche israélienne est marginalisée. Les attentats-suicide de la Seconde Intifada (2000-2005) n’ont pas seulement tué des civils israéliens, ils ont aussi mis à mort la crédibilité de la gauche elle-même. Les corps déchiquetés, surtout ceux des enfants et des vieillards — dans des supermarchés, aux terrasses des cafés, à bord d’autobus — ont rendu difficile, sinon même impossible, de parler d’une solution pacifique, ou peut-être d’une quelconque issue au conflit israélo-palestinien. Depuis lors, il ne s’est rien produit, sur le plan interne ou externe, pour permettre à la gauche de se rétablir.  Mais tout … Lire plus

Kurt Tucholsky, journaliste à Paris

Voilà de cela quatre-vingt-dix ans, le journaliste allemand Kurt Tucholsky (1890-1935), juriste de formation, quittait le grand « remue-ménage » de son Berlin natal et s’installait à Paris afin d’y exercer en qualité de correspondant étranger, pour deux journaux importants de la République de Weimar, la Weltbühne et la Vossische Zeitung. C’était en avril 1924 ; le spectre de l’occupation de la Ruhr et de la politique de Poincaré assombrissait les relations franco-allemandes qui se décrispèrent cependant quelque temps plus tard, à partir de la fameuse conférence de Locarno (octobre 1925). La mission journalistique du jeune homme de lettres Tucholsky, auréolé d’une romance … Lire plus

Parti socialiste français et Parti démocrate américain

Question sensible en vérité que celle de la comparaison entre Parti socialiste français et Parti démocrate américain. Aucune comparaison n’est véritablement neutre, mais celle-ci, et au-delà des histoires très différenciées des deux partis, est révélatrice d’un certain nombre d’impensés du socialisme français, on serait tenté de dire de tabous. La difficulté est encore aggravée par le fait que lorsque l’on s’intéresse à l’évolution du Parti socialiste français, il faut toujours distinguer ce qu’il dit et ce qu’il fait. Cette difficulté n’est pas propre au Parti socialiste français mais on doit constater que sur le plan des idées, le PS français … Lire plus

Europe : un vif sentiment de dislocation

Selon l’expression utilisée par le papier d’un Think Tank anglais récemment, les européens ne sont pas sans ressentir depuis quelques mois un certain sentiment de dislocation. Ce sentiment naît évidemment de l’état dans lequel se trouvent l’Union Européenne et la zone euro, et des politiques menées avec un bonheur très relatif. L’austérité comme politique économique ne fait rêver personne, et en plus elle ne fonctionne pas ! Faire baisser les salaires dans les pays peu compétitifs, espérer ou même constater qu’ils exportent un peu plus, ce n’est pas à la mesure de la crise économique, et de toute façon, tout le … Lire plus

Violette ou l’impossible laideur féminine au cinéma

Si la femme philosophe a souvent résisté au passage au cinéma1Voir Une Hypatie des années 60,  Contreligne juin 2013,  il en est de même pour la femme de lettres.  Le film-portrait que Martin Provost vient de consacrer à Violette Leduc incite à en parler ici. On attribue l’invention de l’autofiction à Serge Doubrovsky dans les années 70, mais  Violette Leduc s’est mise d’elle-même sous le microscope dès 1945, quand elle débuta dans Les Temps modernes par un extrait de son premier livre, L’Asphyxie.  Dans une série de romans dont on mesure aujourd’hui la vraie valeur, elle a révélé les émotions … Lire plus

Au cinéma, la fin des petits couples ?

La France est un vieux pays de conformisme conjugal, familial, conformisme qui agrémente et à bien des égards dissimule une réalité plus complexe – tout naturellement plus complexe.  Le montrent bien Neuf mois ferme et Les garçons et Guillaume, à table!, deux films récents qui ont le point commun de concerner la bourgeoisie la plus traditionnelle, celle qui en partie, dans une lutte contre le temps, a cru bon de se mobiliser contre le mariage pour tous. Neuf mois ferme Neuf mois ferme met en scène Ariane Felder, juge d’instruction ambitieuse et vieille fille coincée que le scénario n’a pas le … Lire plus